Le nouveau Programme de productivité et des produits agroalimentaires du Nord durables (SNAPP) encourage les fermiers du Nord de l’Ontario à opter pour des pratiques de culture à travail réduit du sol

Grâce au financement du programme SNAPP, les producteurs peuvent accéder à des mesures de rendement et des ressources novatrices qui réduisent l’impact environnemental et écologique tout en maximisant la profitabilité de l’exploitation. Un nombre croissant de producteurs dans le Nord de l’Ontario s’intéressent à l’amélioration de la qualité du sol et aux nouvelles façons d’augmenter leur production. Le passage d’une culture à travail du sol traditionnelle vers une culture sans travail ou à travail réduit du sol représente l’une des façons les plus efficaces de restaurer et de développer les sols.

La culture sans travail du sol n’est pas nouvelle. Il s’agit d’une pratique qui date de 10 000 ans permettant aux fermiers de maximiser les semences et de minimiser les efforts. La culture à travail du sol traditionnelle consiste à intégrer les résidus de cultures, le fumier, les mauvaises herbes, etc. qui se trouvent à la surface dans le sol avant de semer. Les pratiques de culture sans travail du sol éliminent à peu près tout le travail du sol, lequel demeure intact. Lorsque le sol demeure intact, l’absorption de l’eau est plus efficace et les auxiliaires des cultures, les champignons et les bactéries sont plus abondants, ce qui améliore la qualité globale du sol. Les pratiques de culture sans travail du sol sont aussi plus économiques pour les fermiers en ce qui concerne le temps. Comme les allers-retours sur le champ sont moins nombreux, les émissions de carburant et le compactage de terrains sont ainsi réduits. Plusieurs producteurs ont pu acheter de l’équipement leur permettant de passer à une culture sans travail ou à travail réduit du sol avec l’aide du programme SNAPP.

David Dawson, un producteur de cultures industrielles à Spring Bay sur l’île Manitoulin, en Ontario, a acheté une planteuse d’occasion de marque Kinze en 2018 et en a converti le semoir assurant une
culture sans travail du sol afin d’éliminer les problèmes associés à l’épandage à la volée et de réduire le risque d’érosion des sols. Le passage à une culture à travail réduit du sol a permis à la ferme de réduire l’amendement des terres et d’augmenter les cultures (qui comprennent maintenant du maïs) sans augmenter les coûts.

Matthew Bailey, un producteur de cultures industrielles à Timiskaming, en Ontario, a acheté un semoir en ligne muni d’un système d’engrais liquide visant à améliorer la qualité du sol et la santé des plantes, tout en améliorant l’efficacité de la ferme dans l’ensemble. La conversion a également des avantages sur le plan environnemental, comme la réduction des émissions de carburant diesel et de l’érosion des sols. L’engrais liquide est mieux absorbé par la plante, son application est plus ciblée et les fuites sont moindres. Soya, canola, blé du printemps et orge recouvrent les 700 acres de la ferme dont la productivité et l’efficacité sont à la hausse en raison du recours à l’engrais. Elle a aussi connu des récoltes plus tôt au printemps depuis l’adoption de la culture à travail réduit du sol.
Dan Tulloch du ranch Two Tree River, une ferme de vaches et de veaux de 1 000 acres sur l’Île St-Joseph, en Ontario, a fait l’achat récent d’un semoir en ligne pour passer à la culture à travail réduit du sol dans le but de revitaliser le sol et de réduire l’impact environnemental en consommant moins de carburant. Il faut tenir compte du compactage des sols dans les champs d’épandage souterrain, et la culture à travail réduit du sol minimise le compactage. L’introduction de cultures de couverture sera également bénéfique à la santé globale du sol.

« Mes priorités sont la revitalisation du pâturage et la santé des sols. » – Dan Tulloch

Nos trois fermes n’utiliseront pas seulement la culture sans travail du sol. La concentration de l’argile est élevée dans le Nord de l’Ontario. Un certain travail du sol est donc nécessaire. Il se peut que le passage à la culture sans travail du sol ne se fasse pas en un clin d’oeil chez les producteurs du Nord de l’Ontario en raison du type de sol, de la peur du changement ou de l’investissement requis. Selon ces trois
fermiers, le passage à la culture sans travail ou à travail réduit du sol représente une valeur ajoutée pour leur ferme : efficacité accrue, meilleur rendement de culture, avantages environnementaux et écologiques.
« Notre sol dans le Nord est plus variable d’une ferme à l’autre. Le recours unique à la culture sans travail du sol est ainsi plus difficile à atteindre. » – Matt Bailey

Le nouveau Programme de productivité et des produits agroalimentaires du Nord durables (SNAPP) encourage les entreprises agroalimentaires dans le Nord de l’Ontario à avoir recours à des technologies et des processus novateurs pour améliorer leur rendement. Le programme SNAPP est mené par le Réseau d’innovation agroalimentaire en région rurale (RIARR), une division du Sault Ste. Marie Innovation Centre, en partenariat avec la Northern Ontario Farm Innovation Alliance et le Northwestern Ontario Innovation Centre, et offre un financement à frais partagés de 50 % allant jusqu’à 10 000 $ pour l’achat d’équipement nécessaire aux activités admissibles. Les collaborations de trois entités ou plus pourraient être admissibles à un financement à frais partagés de 50 % allant jusqu’à 25 000 $ pour l’achat d’équipement.
La phase 2 du programme SNAPP accepte les demandes de financement jusqu’au 5 mars 2021. Visitez le www.rainalgoma.ca/SNAPP pour plus d’info.

Le semoir en ligne de Dan Tulloch – Le ranch Two Tree River, Île St-Joseph

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *